LE PARTI DU PEUPLE DÉMOCRATIQUE SYRIEN

Des racines profondes et une histoire qui remonte loin

Les débuts du Parti du peuple démocratique syrien remontent à 1924, l’année qui vit la création du « Parti du peuple libanais », devenu par la suite le « Parti communiste de Syrie et du Liban ». Le Parti tint son deuxième congrès en 1944, mais il restait prisonnier du solitarisme que pratiquait sa direction, et du suivisme absolu de celle-ci vis-à-vis de la politique soviétique.

Suite à l’émergence d’un mouvement de redressement et de rénovation, les communistes libanais se séparèrent officiellement en 1968. Sous l’impulsion de cet événement, un mouvement analogue émergea au sein des communistes syriens, qui fut couronné par l’organisation du troisième congrès du Part communiste syrien.

Le troisième congrès tenu en 1969 fut un événement déterminant dans l’histoire du parti, non seulement parce qu’il venait après un quart de siècle d’absence de congrès, mais aussi parce qu’il avait dégagé et mis en perspective, sur le plan intellectuel, politique, et organisationnel, des conclusions qui influèrent profondément sur le cheminement et l’évolution du mouvement communiste en Syrie.

Le troisième congrès adopta le programme économique et agricole du Parti, sans parvenir à adopter son programme politique, le Secrétaire général s’y étant opposé, soutenu par un groupe de ses partisans et de supporteurs de ses orientations traditionnelles et de ses méthodes de travail contraires à la démocratie et aux règles d’organisation saines.

En 1971, le Parti organisa un conseil national pour discuter de la crise qu’il traversait et des questions controversées au sein de ses rangs, soulevées suite à la tenue de son troisième congrès en 1969, et aux développements que connut la situation en Syrie et dans la région après la défaite de 1967.

Ce conseil national ne réussit pas à dénouer la crise du Parti, au sein duquel se cristallisèrent deux tendances inconciliables, dont l’une, minoritaire, qu’on appelait la tendance Bagdachiste (du nom de Khalid Bagdache, le Secrétaire général), s’accrochait aux thèses traditionnelles conservatrices en voulant les pérenniser, et l’autre, majoritaire, qu’on appelait la tendance « Bureau politique » (car on comptait parmi ses animateurs une majorité des membres du Bureau politique), préconisait le changement et le renouveau, sur le plan intellectuel, politique et organisationnel, avec, dans la vie interne du parti, l’établissement de rouages démocratiques et le fonctionnement institutionnel.

Aux points controversés susmentionnés qui opposaient les deux parties vint s’ajouter un nouveau : celui qui concernait la position vis-à-vis du régime que Hafez El Assad commença de mettre en place par son coup d’État du 16 novembre 1970. La tendance « Bureau politique » voyait dans le régime Assad un régime établi par un coup d’État militaire de droite avec des orientations manifestement répressives, claniques, et totalitaires, qu’on ne pouvait soutenir et avec lequel on ne pouvait coopérer. En revanche, la tendance bagdachiste, suivant les positions de l’Union Soviétique, décida de soutenir ce régime et de collaborer avec lui.

Le 3 avril 1972, le groupe de Khalid Baghdache publia une déclaration devenue célèbre qui officialisait la scission du Parti communiste syrien, dénigrait l’autre partie, et mettait en cause ses positions d’opposition précoce au régime Assad. Ainsi, le Parti communiste syrien devint en pratique deux partis, divergeant continuellement, et se dirigeant vers la rupture et la séparation.

Cette séparation eut lieu d’une manière publique, catégorique et définitive en 1974, année qui vit chacune des deux parties organiser son quatrième congrès. Dès lors, il existait en Syrie deux partis communistes, chacun s’appelant le « Parti communiste syrien », l’un dirigé par Khalid Bagdache (le « Parti communiste syrien bagdachiste ») et l’autre animé par Riad Turk (le « Parti communiste syrien – Bureau politique »). Le premier se rangeait dans le camp du pouvoir en participant à son « Front national progressiste », alors que le deuxième faisait partie de l’opposition qui agissait pour réaliser le changement national démocratique dans le pays.

En juin 1976, lors de l’entrée de l’armée syrienne au Liban contre le mouvement national libanais et l’Organisation de libération de la Palestine, ce parti pris position contre cette intervention, suite à quoi plusieurs de ses dirigeants et cadres furent poursuivis et arrêtés. En 1978, il organisa son cinquième congrès qui assit son indépendance totale, et jeta les bases solides de sa démarche démocratique sur le plan syrien, de ses orientations nationalistes sur le plan arabe, et de son positionnement social-démocrate sur le plan international : une ligne alliant socialisme et démocratie. Le slogan de ce congrès était « les vrais socialistes sont ceux qui luttent pour la démocratie ».

Le Parti contribua efficacement à la création du « Rassemblement nationale démocratique en Syrie » à la fin des années 1979. Il prit des positions claires concernant les événements des années 1980, se rangeant à côté du peuple qui subissait les sévices du régime despotique dans le contexte de la violence et de l’contre-violence ainsi déclenchées, où le pouvoir réussit à terroriser la société et à réprimer son aspiration au changement et à la démocratie. Le rôle moteur joué par le Parti dans ces événements, les positions de principe qu’il prit et les sacrifices de ses membres, de ses cadres et de ses dirigeants, ont contribué à renforcer son crédit, lui conférant une place distinguée comme force d’action nationale démocratique.

Ce ne fut pas chose facile. Nombreux sont les membres du Parti qui ont passé un quart de siècle de leur vie dans des prisons et des cachots de torture (où plusieurs sont tombés martyrs), dans la clandestinité ou en exil. Car le Parti dut mener ses activités clandestinement tout au long des années 1980 et 1990. À la fin de l’année 2001, le Parti mit fin à cette situation de clandestinité au sein de ses rangs et annonça le retour de ses membres poursuivis par le régime à une vie et une activité normales.

Un nom nouveau : une démarche renouvelée

Vers la fin avril 2005, le Parti a tenu son sixième congrès dans des circonstances délicates et sensibles sur le plan intérieur, arabe, et international. Ce congrès a décidé de changer le nom du Parti, qui est ainsi devenu le « Parti du peuple démocratique syrien », en faisant de la social-démocratie son objectif, sa méthode, et son chemin de lutte continue pour le changement. Ce congrès s’est adressé aux citoyens syriens, à toutes les forces politiques qui avaient lutté contre le despotisme et pour la démocratie, afin d’agir ensemble pour amener le pays à une situation nouvelle, où il sera mis fin au despotisme une fois pour toutes, où l’on tournera la page de quatre décennies pleines de souffrances et de tragédies, et où l’on se rencontrera autour des dénominateurs communs pour construire une Syrie moderne, démocratique, capable de sauvegarder son indépendance et de promouvoir sa société.

Le Parti du peuple démocratique syrien agit pour établir et pérenniser un régime politique fondé sur les principes de la démocratie et de l’égalité entre les hommes, liés par une fraternité de valeurs et de quintessence, de sorte que la société soit bâtie sur la base de la solidarité, entre êtres humains libres et égaux, où chaque individu évolue librement, affranchi de l’oppression, de la répression, de la famine, de l’ignorance, et de la peur de l’avenir, et où prévaut la liberté de participer, de décider, et de demander des comptes.

Le Parti a des comités et des organisations dans tous les départements syriens. Il a des unités organisationnelles hors du pays dans 18 États, dans le monde arabe et ailleurs, qui agissent dans le cadre de l’« Organisation de l’émigration », dirigée et supervisée par le Comité central du parti.

Objectifs et cadre d’action

À l’automne 2005, le parti a participé au lancement de la « Déclaration de Damas pour le changement national démocratique ». Il agit suivant les consensus réalisés dans le cadre de cette dernière. Il est convaincu, à la lumière de sa longue expérience, que le changement national démocratique est le seul moyen qui permette d’établir un régime patriote dont la légitimité ne serait pas entachée d’ambiguïté ou de faiblesse, de récupérer notre territoire occupé dans le Golan, de faire notre part en matière de soutien au peuple palestinien pour qu’il réalise ses objectifs nationaux, et de nous mettre sur les rails de l’action arabe commune. Ce changement est aussi le seul moyen susceptible de nous faire rejoindre le mouvement mondial pour la paix, la liberté, la démocratie et le développement, pour la protection de l’environnement, et pour faire face aux forces de la mondialisation sauvage qui deviennent de plus en plus féroces et agressives et exacerbent davantage l’oppression, l’exaction, et l’exploitation subies par les faibles et les marginalisés dans notre monde contemporain.

Les membres du Parti et ses sympathisants ont pris part aux activités de la révolution syrienne depuis son déclenchement en mars 2011 dans le contexte du printemps arabe dont elle est un maillon principal. Le Parti a participé aux manifestations pacifiques, aux actions politiques, médiatiques et de secours dans les différents départements du pays. Pour cela, plusieurs de ses membres et de ses dirigeants ont fait l’objet de poursuites, d’emprisonnements, et de détentions. Ils continuent de porter leur part du poids de l’épreuve qui martyrise tant de Syriens, avec son lot de morts, de déplacés, et de forcés à l’émigration. Le Parti et ses activistes ont participé à la création des formations principales de l’opposition : le « Conseil national syrien » et, par le truchement de celui-ci, la « Coalisation nationale des forces de la révolution et de l’opposition syrienne ».

Principes du Parti du peuple démocratique syrien et ses critères d’adhésion

1) le Parti du peuple démocratique syrien est une union de lutte volontaire basée sur le libre choix de citoyens syriens ou de personnes considérés comme tels, qui acceptent de s’engager dans l’action pour réaliser les objectifs établis dans son programme, son règlement intérieur, et ses plans politiques, sociaux, économiques et culturels.

2) Le Parti du peuple démocratique syrien agit pour une société où seront concrétisés les idéaux de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale, objectifs que les êtres humains ont portés et pour lesquels ils luttent depuis des siècles.

3) Le Parti du peuple démocratique syrien est en premier lieu un parti démocratique, de par les fondations de son organisation, ses objectifs, et ses moyens de lutte ; Il tient à agir au moyen d’instances et institutions et à exercer la démocratie dans sa vie interne en se fondant sur le droit à l’expression, le droit à la différence, le pluralisme, et l’élection au suffrage libre et direct ; Il rejette le culte de la personnalité et la répression des opinons différentes ; Il est aussi démocratique dans ses méthodes de lutte, rejetant la violence dans la vie politique, et œuvrant pour résoudre les problèmes sociaux par la lutte pacifique et démocratique dans toutes ses formes dont la légitimité doit être garantie par la force de la loi.

4) Le Parti du peuple démocratique syrien agit afin que la Syrie soit une patrie pour tous ses enfants ; Il adhère aux droits de l’homme et les défend sans relâche, dans l’esprit et la lettre des textes et préceptes y relatifs, tels qu’ils sont exprimés dans la Charte internationale des droits de l’homme ; Il lutte pour consacrer la notion de citoyenneté, concrétiser le principe d’égalité entre les citoyens et la non-discrimination entre eux en raison de leur sexe, de leur religion, de leur race, de leur appartenance ethnique, ou de leur origine sociale.

5) Le Parti du peuple démocratique syrien considère que le despotisme, l’autoritarisme, le totalitarisme, le clanisme, la discrimination, le racisme, et l’exploitation constituent des obstacles majeurs qui entravent le progrès ; Il n’épargnera aucun effort pour combattre ces pratiques où qu’elles existent ou se manifestent, pour y mettre fin et barrer la route à leur résurgence ; Il œuvrera toujours pour une société libre et avancée, inspiré en cela par les meilleurs acquis de la pensée humaine et du patrimoine arabe et musulman ; Il lie son laïcisme à son caractère démocratique, en y voyant un moyen pour libérer la religion de la domination du pouvoir, et libérer l’État de la domination des religieux ; C’est une composante d’un projet politique qui permet aux Syriens de s’auto-diriger sur la base de la citoyenneté, de l’égalité et du droit à la différence, garantit à la société son unité nationale, et la met sur le chemin de l’intégration.

6) Le Parti du peuple démocratique syrien s’allie avec le monde de la connaissance, du travail et des valeurs qui y sont associées, avec ceux qui travaillent avec leurs mains et leurs cerveaux ; Il croit que la défense des intérêts des couches sociales qui souffrent le plus de la marginalisation, de l’oppression, et de l’exploitation ouvre la voie pour réaliser l’égalité et la justice.

7) Le Parti du peuple démocratique syrien croit au socialisme ; Il agit pour que la société s’oriente dans cette direction par le biais de la démocratie dont il en fait une condition constante, avec le respect de la liberté comme exigence première.

8) Le Parti du peuple démocratique syrien est un parti patriotique ; Son patriotisme commence par son action pour consolider la souveraineté de la Syrie, son indépendance, sa dignité, ainsi que la défense de son territoire et ses frontières, et va jusqu’à y établir l’État de droit, la citoyenneté, la justice dans la repartition de la richesse nationale, tout en veillant à ce que le peuple exerce sa souveraineté ; Son patriotisme commence aussi par sa lutte pour récupérer les territoires nationaux occupés et s’enracine au cœur de son action pour que le pays passe du despotisme et du sous-développement à la démocratie et au progrès.

9) Le Parti du peuple démocratique syrien croit à l’unité arabe ; Il lutte pour y parvenir en coordination avec toutes les forces nationalistes et démocratiques au niveau arabe ; Il est d’avis que la réalisation de cette unité est tributaire de deux conditions principales : premièrement, les forces nationalistes doivent accomplir leurs tâches en matière de démocratie et il faut mettre fin au despotisme dans les pays arabes, et, deuxièmement, ces pays doivent progresser sur la voie de la mise en place de la base matérielle et économique et réaliser des niveaux de développement social convergents, pour mener à bien l’intégration économique arabe et le création du marché commun arabe ; Il considère que la solution de la question nationale arabe peut constituer une voie pour un règlement juste de la question palestinienne, voire une condition nécessaire pour y parvenir ; Cette solution peut aussi constituer une voie pour un règlement juste de la question des minorités au niveau arabe.

10) Le Parti du peuple démocratique syrien croit à la lutte et à l’action commune dans le cadre de l’humanité ; Il considère que la mondialisation a un aspect sauvage qui rend les riches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres et qui néglige l’environnement de notre planète, les droits de l’homme, les groupes marginalisés et exploités, et les peuples des pays à faible croissance et développement; Il considère aussi que la mondialisation a un aspect humain qui doit être développé, et qu’on doit lutter pour sa réalisation de sorte que le vingt-et-unième siècle marque la réalisation des aspirations de l’humanité à la paix, au bien être, à la justice et au développement humain.

11) Le Parti du peuple démocratique syrien considère que, pour ses membres, le point de départ est qu’ils sont des apôtres du changement pour un monde nouveau, s’appuyant sur la solidarité qui les unit, prenant à-bras-le-corps les préoccupations de leur société, et coopérant de manière efficace, pragmatique et réaliste avec tous les partis et les entités politiques qui œuvrent pour la démocratie et le progrès.

12) Le Parti du peuple démocratique syrien, régi suivant les principes de l’organisation démocratique, accepte l’évolution continue de ses méthodes de travail en fonction du progrès dans ses programmes, des changements que ceux-ci connaissent, des besoins émergents de son action politique, et de l’étendue de son audience.

Documents et plateformes médiatiques

  • Le Parti du peuple démocratique syrien a publié en deux éditions (avril et juin 2005) un livre qui contient les documents de son sixième congrès. Y sont consignés le règlement intérieur du Parti, son programme politique, ainsi que les thèses, le rapport politique, et tous les documents dudit congrès.
  • Il publie ArRaee (l’opinion), un journal mensuel diffusé simultanément au format papier et électronique.
  • Il publie Atiaf (Spectres), un magazine mensuel, intellectuel, culturel et politique.
  • Il supervise le site électronique ArRaee (l’opinion) qui est une tribune ouverte pour les opinions libres et la culture démocratique de l’opposition.

Contact et correspondance :

  • Adresse électronique du parti : d.p.psy@gmail.com
  • Bureau des relations publiques :
  • Le camarade Georges Sabra, membre du Comité central : 0033651339304/ georgesabra4@gmail.com
  • Le camarade Talal Aboudan, membre du Comité central : 0046762004966/ talalaboudan@hotmail.com